Me sentir de trop à cause de mes convictions
- Cassandra Denault
- 7 juin 2023
- 3 min de lecture
Ce que je trouve difficile ces temps-ci c’est que je vois beaucoup de choses dans les médias qui circulent en lien avec la santé mentale. Heureusement, il y a la naissance de certaines initiatives positives afin de conscientiser les gens au fait que les moments plus difficiles au niveau des émotions peuvent survenir chez tout le monde incluant les gens sans trouble de santé mentale. Ces nouvelles sont les bienvenues pour les gens comme moi qui ont un diagnostic de santé mentale, car nous avons l’impression que les gens deviennent de plus en plus sensibilisés et moins rapides à juger au premier regard. Ce n’est malheureusement pas la majorité de la population. Il y a encore énormément de jugement à première vue sans connaître l’histoire complète autour d’un événement isolé.
Je dis cela parce que je suis témoin régulièrement du jugement des autres. Il y a une différence entre émettre une opinion en lien avec un sujet et juger gratuitement. Ces gens qui jugent ne le font pas toujours de façon intentionnelle de blesser ou d’accuser. Ils ne connaissent pas l’envers du décor ni toute l’histoire autour, mais se permettent de critiquer la situation et même le geste d’un individu sans se poser de questions sur les raisons de l’événement.
Cette portion me fâche. J’essaie de garder tout cela à l’intérieur de moi, mais parfois c’est plus fort que moi d’émettre mon point de vue et de tenter de sensibiliser les gens au fait que tout le monde peut vivre des moments intenses de détresse ou de colère sans avoir nécessairement un problème mental. C’est à un problème de société aussi que ces gens font face, car les ressources pour avoir de l’aide ne sont pas faciles à obtenir, il y a des listes d’attentes pour voir un professionnel, l’entourage n’est pas présent ni soutenant et même parfois la personne ne se rend pas compte de sa détresse jusqu’à un certain point. Elle peut être dans le déni de ne pas bien aller ou même refuser de consulter considérant qu’elle va quand même bien.
C’est très difficile de reconnaître nos limites surtout quand c’est la première fois que l’on vit un déséquilibre. On apprend à se connaître avec le temps et on peut arriver à saisir quand c’est le temps de se poser et de prendre du temps pour revenir à un certain équilibre. La vie va vite pour tout le monde et ralentir n’est pas toujours facile quand nous sommes dans le tourbillon de nos différentes responsabilités professionnelles, familiales et personnelles.

Mon souhait ultime est que chacun porte attention aux autres avec bienveillance, respect et considération parce que chacun vaut la peine d’être écouté sans jugement. Évidemment, personne n’est parfait. On a tous jugé quelqu’un un jour dans notre vie, mais avec tout ce que l’on sait maintenant et tout ce qui circule avec la santé mentale, personne ne peut nier qu’il faut prendre soin de soi avec ou sans diagnostic. Alors avant de juger trop vite, posons-nous la question suivante: Est-ce que j’aimerais que mon comportement soit étalé à la vue de tous sans connaissance de cause ou est-ce que j’aimerais que quelqu’un de mon entourage soit pris pour cible aux yeux de tous sans connaître toute l’histoire ?
Soyons ouverts d’esprit au lieu d’embarquer tout de suite dans le jeu des médias de masse. C’est le but des nouvelles à sensations d’encourager les gens à réagir, mais il faut prendre un pas de recul et voir le paysage autour et se questionner sur la situation au complet et pas seulement un seul élément isolé. Je vous encourage à avoir un esprit critique et à dialoguer afin de mieux comprendre ce que les gens peuvent vivre au quotidien. Prendre le temps de lire les textes partagés sur ce blogue est déjà un très bon début !





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