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L'acceptation de la maladie

  • Photo du rédacteur: Cassandra Denault
    Cassandra Denault
  • 2 août 2023
  • 3 min de lecture

Cela fait maintenant 5 ans que j’ai eu le diagnostic de bipolarité de type 1. Est-ce que pour autant j’ai accepté tout ça dans le moment présent? Non pas du tout. Je n’ai juste pas le choix de vivre avec cette maladie pour continuer d’avancer. Je n’ai pas le choix de prendre des médicaments à des moments précis, de faire attention à ma consommation d’alcool, de boire assez d’eau, de ne pas prendre de drogues, de faire attention à l’interaction entre certains médicaments et les miens, d’assez dormir, etc. La liste est longue !


Il y a des journées où je trouve ça plus lourd que d’autres, où j’aurais envie de faire des choses interdites pour engourdir ma souffrance et c’est là que je me ramène et que je me demande ça me mènerait où de faire ça. Je me dis que temporairement, ça me ferait du bien pour oublier. D’un autre côté, je me dis que ça blesserait mon entourage et que je ne serais pas fière de moi. Alors, je continue, jour après jour à vivre et tenter de guérir les parties de moi qui ne le sont pas tout à fait encore.


Ça ne paraît pas, mais dans chaque diagnostic de maladie, c’est des deuils à vivre. Ils sont différents pour chacun. Il y a des deuils immenses qui prennent parfois toute la place et qui s’estompent avec le temps, mais sans jamais les oublier. Pour ma part, c’est le deuil de ma vie d’avant. La vie où je pouvais m’entraîner à fond sans penser à mon énergie. Ma vie où je pouvais sortir et boire sans me soucier des heures à dormir ni du lendemain. Ma vie où j’avais de saines habitudes de vie tout en profitant de la vie. Ma vie où je rêvais de fonder une famille de 2 enfants comme la plupart des jeunes adultes. Ma vie où j’étais enseignante et où j’avais la patience de tolérer les comportements déviants des jeunes enfants.

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Tout cela s’est envolé dû à un accouchement qui a tout déréglé dans mon cerveau. À partir de ce moment-là ma vie a changé. Mon entourage a changé. J’ai perdu des amitiés, des personnes importantes dans ma vie qui n’ont rien compris et pas voulu comprendre non plus. J’ai changé de carrière pour ne pas avoir à vivre des épisodes de ma maladie ou des burn out à répétition. J’ai dû prendre la difficile décision de ne pas avoir un autre enfant dû à ma condition. Je prends maintenant la décision de me protéger et de choisir les gens qui font partie de ma vie. Je fais le choix de faire de mon mieux pour avoir une belle vie malgré les tempêtes.


Alors, non la maladie n’est pas totalement acceptée. J’essaie de voir ce que cela m’a apporté de positif dans ma vie en essayant de mettre de côté les événements négatifs, mais ce n’est pas facile tous les jours. Oui je sais, je m’en sors quand même bien et que mon conjoint est encore avec moi et aussi que j’ai un garçon en bonne santé. Je sais tout ça et j’en suis reconnaissante, mais c’est normal de mettre les genoux par terre de temps en temps pour reprendre son souffle. C’est ce que je fais tout en mettant mon énergie sur l’avenir et accepter ce qui m’arrive petit à petit.


Quand on vit des malheurs, les gens ont tendance à nous partager les malheurs plus intenses que vivent d’autres personnes pour nous remonter le moral. Je comprends que c’est dans le but de nous aider, mais on veut seulement faire valider nos émotions et une épaule pour pleurer, pas se comparer aux autres pour se sentir mieux.


Je remercie ceux qui sont dans ma vie et qui me soutiennent, m’écoutent et me réconfortent. L’acceptation passe aussi par un entourage sain et positif qui est là peu importe la situation.



 
 
 

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