Ce qui se passe quand mon cerveau déraille...

J’ai décidé de vous imager ce qui peut se passer dans ma tête et celle d’autres personnes pendant une période de tempête bipolaire. J’ai fait du ménage récemment dans mes cahiers et souvenirs. J’ai trouvé 2 cahiers qui m’ont accompagnés durant mes 2 périodes d’hospitalisation: la première fois suite à mon accouchement et l’autre fois suite à quelques mois où je m’en demandait trop; trop de choses en même temps. C’était un mélange de travail à temps plein, d’études universitaires à temps partiel, d’entraînement intense, de peu ou pas de sommeil et un oubli de médication fréquent, c’est-à-dire un cocktail explosif.

Dans ces cahiers, j’ai vidé mes émotions du moment sans me soucier de ma calligraphie, comme à mon habitude. Je parlais également de ce qui se passait autour de moi et de ce que j’avais hâte de faire en sortant de l’hôpital. Mes émotions, une chance, évoluent positivement avec le temps, car au tout début c’était l’enfer.

Ma première hospitalisation a été 10 jours après mon accouchement. J’étais en psychose post-partum et j’ai été déclarée bipolaire 3 semaines plus tard environ. Ma psychose a duré environ 3 semaines et j’étais déconnectée de la réalité. J’hallucinais visuellement et auditivement, je me parlais à moi-même, j’étais convaincue que tout le monde autour de moi me voulait du mal et m’espionnait dans mes moindres faits et gestes. J’étais violente verbalement et physiquement, je n’avais aucune inhibition pour quoi que ce soit et je croyais que c’était la fin du monde littéralement. C’était l’été, il faisait chaud et je voyais de la vapeur au-dessus des voitures. Je voyais aussi des chauves-souris qui virevoltaient dans le ciel. Ce que je trouve fou, c’est de me souvenir de tout cela et que ça fasse déjà 4 ans et demi de cette période. Je ne pensais jamais vivre cela de toute ma vie, mais voici ce qui se passait dans ma tête durant ma psychose.

Puis, juste avant ma 2e hospitalisation, il y a un an et demi, j’étais dans un état mixte. J’avais une boule d’émotions mélangée de rage qui ne voulait pas passer et je me sentais en même temps déprimée. Ça allait vite dans ma tête et je croyais que mon conjoint ne m’aimait plus. J’hallucinais totalement que notre relation était pour se terminer, à un tel point que j’ai écrit une lettre lui donnant un ultimatum et je lui ai dit ce que je ressentais. Une fois hospitalisée, les émotions n’étaient pas du tout passées et je n’étais pas revenue encore à moi. Je me suis mise à faire un budget pour détailler mes paiements seule et ce que je gardais aussi. Après quelques jours, je me suis stabilisée et j’ai compris que ma tête s’était rendue très loin.

Puis, en ce moment, je suis dans une phase de manie où je dois me reposer et faire des choses qui me vident la tête sans démarrer de gros projets. Ce n’est pas facile de se demander de ralentir, alors que la vie va si vite et que j’ai l’impression de perdre du temps. On me répète (les spécialistes et mes proches) que ce temps est nécessaire à mon rétablissement. Ils ont raison, mais l’énergie qui m’habite à l’intérieur est difficile à calmer, alors j’ai décidé de commencer un petit projet pour moi que je voulais depuis quelques temps: un blog où je fais part de mes états d'âme.

Peu importe la maladie mentale, on ne peut pas tout contrôler ce qui se passe dans notre tête lors de périodes plus difficiles. C’est alors important de bien s’entourer de spécialistes et de parler à quelqu’un de confiance de ce qui se passe dans notre tête.

Je vous dis bonne découverte de ma page Facebook et de mon site web. Plusieurs articles et textes sont à venir à mon rythme. Bonne lecture !